Le choix des verres est "tout une aventure en soit".

Il y a déjà le choix de la couleur (teinte) qui peut être plus ou moins chaude/froide.

Une même couleur peut avoir différentes saturations (intensité) et valeurs (luminosité).

En fonction du choix de ces paramètres, une même pièce de verre paraitra au premier plan ou à l’arrière-plan. À cela s’ajoute la transparence/opacité du verre et sa texture qui impactent également l’impression de premier/arrière plans.

Enfin, et non des moindres, il y a l’harmonie des couleurs entre elles, les verts entre eux, mais aussi les verts avec les bleus, avec les jaunes, …

En regard de ces critères, des centaines de références de verres, certains fabriqués en France, d’autres venant de plus loin (Allemagne, Pologne, États-Unis, Pologne, …). Certains verres d’un fabricant sont disponibles chez certains revendeurs, mais pas toutes les références. De plus chaque revendeur ne représente pas nécessairement tous les fabricants …

Pour couper le verre, on utilise un coupe verre, outil dont le manche porte une tête pourvue d’une roulette en carbure de tungstène (ou un diamant pour les plus riches 😉). Avec cette roulette, on vient rayer la surface du verre en suivant précisément la forme voulue pour la pièce de verre. Pour cela, on suit généralement le contour d’un gabarit, par exemple en papier épais que l'on appelle "carton". Lorsque l’on coupe une pièce dans un verre transparent, on peut également suivre un tracé placé sous le verre.  

Pour rompre le verre le long de cette rayure, manuellement ou à l’aide d’outil, on vient la propager dans l’épaisseur du verre. Si vous connaissez, c’est le même principe quand on coupe du carrelage. En vitrail, pour un résultat esthétique on a juste besoin de davantage de précision pour cette étape, comme pour toutes les étapes d'ailleurs. En effet, si on additionne des ½ millimètres d’imprécision, à la fin c’est un vitrail trop grand ou trop petit pour l’ouverture à laquelle il est destiné …

Pour ce vitrail "Tournesol", j’ai proposé d'enrichir les pétales du tournesol et les rayons du soleil de traits de détails.

Pour les rayons du soleil, j’ai opté pour l’utilisation d’émaux qui favorisent le passage de la lumière. J’ai fait le même choix pour représenter l’avion souhaité par Alain (le commanditaire), en contraste sur le jaune.

Les émaux constitués de verre coloré en poudre se présentent sous forme de poudre à diluée pour être appliquée au pinceau. Pour être fixés au verre, les émaux doivent être cuits dans un four de verrier à 550-600°C. La couleur pouvant varier entre avant et après cuisson, les tests sont bienvenus.

Avant cuisson, la couche d’émaux est très sensible, le passage d'un simple cheveu peut l’affecter. Aussi, pour réaliser des valeurs différentes d’une même couleur, il faut procéder en plusieurs étapes, plusieurs cuissons.

Pour la technique de mise en œuvre, après discussion avec Alain (le commanditaire) avec nous avons opté pour la technique combinée, combinaison des techniques traditionnelle et Tiffany. Cette combinaison permet que les zones composées de petites pièces de verre restent visuellement aérées (cœur du tournesol), et de varier les largeurs de lignes entre pièces de verre pour renforcer certains contrastes entre les plans du paysage. Bien entendu, le choix de la technique a été intégré dès le tracé.

En technique traditionnelle, ou en technique Tiffany, on coupe généralement toutes les pièces de verre avant d’envisager le sertissage des pièces entre elles.

En technique combinée, dans un premier temps, on réalise des sous-ensembles Tiffany de pièces de verre que l’on assemble en technique ce qui permet d’avancer par sous-ensembles : une manière de voir progresser le vitrail sans que toutes les pièces de verre ne soient coupées.

Le vitrail "Tournesol" est prévu de dimensions : 0.53 m de large x 2 m de haut.

Au-dessus de 1m² de vitrail, il est recommandé soit de scinder le vitrail en 2 panneaux, soit d'utiliser des renforts externes ou internes.

Pour l’unité visuelle de "Tournesol" destiné à être disposé à hauteur d’Homme, j’ai opté pour l’utilisation de renforts internes au moyen de bandes en acier cuivré.

Dès la conception du graphisme, j’ai prévu des lignes traversantes aptes à accueillir ces bandes de renfort logées entre les pièces de verre.

Sur mon calque de pose (ici du papier kraft), j’ai matérialisé l’emplacement de ces lignes de renfort avec du fluo afin de bien les repérer.

Vous verrez qu’une fois le vitrail terminé, ces lignes de renfort ne sont pas détectables.

Après la maquette, l'échelle 1, le choix des verres, la coupe des pièces de verres, le sertissage cuivre, le montage Tiffany et traditionnel, la brasure à l'étain, vient le temps du masticage de la partie traditionnelle.

Je vous en propose une petite vidéo avant emballage. Dans le post suivant, je vous livrerai les photos du vitrail posé.

Bon voyage à vous au pays du "Tournesol" 😉.

Ainsi s’achève l’histoire du vitrail "Tournesol".

Pour rappel, les éléments qui tenaient à cœur à Alain (le commanditaire) :

- la thématique Tournesols

- un "M"  de forme spécifique

- un soleil radieux

- un voilier

- une vue de Sainte-Maxime avec un voilier

- un avion et un nuage.

La pose du vitrail s'est déroulée comme prévue, en survitrage d'un double-vitrage existant, permettant de concilier l'isolation du double-vitrage et l'esthétique du vitrail.

Alain est enchanté du résultat.

Et vous, il vous plait ce vitrail "Tournesol" ?